ARIANE BOSQUET
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Le Mali, le Bénin, le Burkina-Faso sont autant de repères contribuant à comprendre mieux l’œuvre d’Ariane Bosquet. Cette artiste humaniste est promotrice ou associée depuis plusieurs années à des initiatives de soutien matériel et culturel aux populations, parmi les plus jeunes, de ces pays.
«Un Bosquet» ne ressemble à rien d’autre… voudrions nous dire, dès lors qu’il occulte une forêt bien dense déjà de démarches créatrices au centre desquelles se retrouvent autant de matériaux bruts à l’origine, érigés en œuvres d’art, nées de son imaginaire poétique aux ressources sans cesse en renouvellement. Simplement à titre d’exemple, voyons plutôt.
Des tôles rouillées ou treillis métalliques torturés à des reliquats de portes antiques en bois; des tesselles accidentées en verre, pierrailles colorées, toiles, soies, cotons ou chiffons assemblés en patchworks ou pagnes; des luxuriants tissus Bazins aux constructions de «fruits flamboyants» et feuilles desséchées de palmiers; des gamme de cartons, papiers, fibres naturelles teintées en quête d’un bien singulier «night blue», Ariane Bosquet, année après année, invite l’observateur à poursuivre son voyage intime au rythme d’ escales décalées.
La pandémie de 2020-2021 l’aura amenée à développer une réflexion renouvelée sur le rapport aux autres, la finitude de l’existence, l’absence. Elle s’est exprimée dans un premier temps dans une série axée sur le détournement de papiers travaillés en collages donnant vie exclusivement en noir et blanc à un émouvant bestiaire humain.
Les derniers travaux présentés en juin 2021 sont la continuation de cette démarche mais s’orientent semble-t-il vers une thématique autre. La désignation des cavernes, l’habitat de l’origine, à moins que ce ne soient des temples gallo-romains ? De vestiges humains, aucun; encore moins de signes de présence. Le rendu minéral domine. Entre anfractuosités ou démembrements de la roche, socles de colonnes écroulées, des trouées de lumière ouvrent sur des arrière-plans baignés de silence. Ce sont bien nostalgie et spiritualité qui ont investi ces «lieux».
Ariane Bosquet ne recherche pas le confort du regard. C’est cependant cette rupture qui séduit. Elle recourt à un procédé de superposition et enchâssement de plans mis en perspective. Autour d’une réunion hétérogène de fragments de lignes de contour que l’encre noire accentue et que les collages assurent, ce sont les trompe-l’œil qui interpellent. Ils nous disent qu’il n’y a décidément guère de certitudes…
1 – Naufragés mixed media tissus & végétaux, 230 x 200cm
2 – Village Dogon IV
3 – Masquez Vous 25, collage sur papier, 42 x 30cm
4 – Empreintes s/peau I, mixed media s/cuir, 100 x 100 cm
5 – AfricanCity II